BRAZZAVILLE, 3 jan (AFP) - 17h33 - Les partis d’opposition congolais ont demandé vendredi au président Denis Sassou Nguesso d’organiser une "table ronde" nationale pour débattre de la situation politique, économique et sociale du Congo.
Dans deux déclarations rendues publiques lors d’une conférence de presse, l’opposition estime "qu’aujourd’hui, seule la convocation d’une table ronde entre les acteurs de la scène politique peut véritablement sortir le Congo de son enlisement".
La première déclaration, relative à la situation politique, sociale et économique nationale a été remise le 26 décembre au président Sassou Nguesso par le biais de son directeur de cabinet, Me Aimé Emmanuel Yoka. La seconde est la réaction de l’opposition au message de voeux de nouvel an adressé à la nation le 31 décembre par le chef de l’Etat.
"Tous les Congolais sans exception sont préoccupés par le souci de redressement socio-économique de notre pays. Ce redressement passe nécessairement par l’établissement d’une situation de paix et de sécurité pour l’ensemble de la nation. Le Congo se trouve encore sous l’emprise des bandes armées et de la force publique. Celles-ci organisent en toute impunité, et au grand jour, des actes de pillage, de braquage, de viol et meurtres sur les paisibles populations", affirme l’opposition dans sa première déclaration.
Dans sa deuxième déclaration, l’opposition congolaise se dit "profondément choquée et indignée" du caractère "démagogique et méprisant" du message du chef de l’Etat qui, selon elle, "a occulté les préoccupations profondes du peuple pour la paix, la sécurité, la démocratie et les questions sociales et économiques".
"Les partis et associations de l’opposition congolaise appellent l’ensemble de la classe politique à un dépassement des clivages qui enfoncent le Congo dans la ruine. Seul un sursaut patriotique peut nous amener à sauver la décomposition de notre bien commun, le Congo", souligne la même déclaration signée par 16 partis et associations.
Dans son message à la nation, le président Sassou Nguesso a appelé, sans les nommer, les miliciens ninjas retranchés dans les forêts du Pool " à se débarrasser de la logique de la violence".
Depuis mars, des accrochages opposent les forces gouvernementales et les ninjas dans le Pool.
L’opposition congolaise a reproché au président Sassou Nguesso de ne pas "avoir expréssement évoqué le drame national du Pool", tout en critiquant une nouvelle fois le processus électoral organisé en 2002.
"Chaque Congolais et la communauté internationale savent que le processus électoral de 2002 a été dépourvu de transparence. Le recensement a été fait dans des conditions cavalières. Le corps électoral a été tronqué", ajoute la déclaration.
"La dégradation du tissu économique et social est une constante, malgré l’accroissement des ressources pétrolières", relève l’opposition qui estime que "seule l’union de toutes les filles et de tous les fils du Congo autour d’une table ronde peut l’aider à sortir de sa situation actuelle".
